17 Déc – un ampli à lampe crache les notes un peu saturées d’une guitare
Lever 6h Douche rapide, pas de rasage, pas envie. Préparation du sac, ne pas oublier le fixateur de pixels et le fidèle dictaphone dont je ne vous parle jamais, mais qui est la source principale de mes anecdotes, c’est grâce à lui que je peux vous en abreuver, lui il n’oublie rien.
6h 30 un thé au lait au lobby avec mon pote Bruce, heureusement qu’il est gentil ce molosse, je pense qu’il ferait 4/5 bouchées du GG sans problème.
6h45 sidecar pour le terminal de bus qui est à 10mn, le bus est là qui m’attend, 10mn plus tard nous voilà sur l’asphalte direction Roxas. Petit arrêt de 15/20mn pour pipi et breakfast, j’en profite pour aller faire un tour pas loin et j’assiste à l’entrainement d’un combat de coqs.
Arrivée 9h30 Roxas, petite ville vraiment tranquille, du monde juste ce qu’il faut, j’ai tout de suite de bonnes ondes qui me traversent. J’achète un gros paquet de bonbons moelleux au chocolat, je sais que je vais rencontrer des tas de gosses qui vont m’appeler Hé Jo et me souhaiter Merry Christmas, plus la date de Noël approche et plus cela devient obsédant. Je sillonne la ville rapidement, pas grand-chose à voir, vers 11h30 petite faim. Poulet en sauce avec riz, 2 nems légumes délicieux avec une sauce vinaigre, mais je vous en avais déjà parlé, c’est un délice, d’ailleurs la prochaine fois que j’en trouve, je ne mangerai que ça avec une soupe poulet. La femme de la table d’à côté change les couches de son gamin, ce n’est pas grave mais ça sent un peu quand même, elle rit, je ris, nous rions, bref on se marre bien.
Direction le village de pêcheurs, comme pour les Market je suis attiré comme par un aimant. Bien sur encore la misère mais je l’aborde autrement en allant plus loin dans ma démarche, je ne vais plus me contenter de la regarder de près, comme ma côte sans fin je vais lui rentrer dans le lard. Provoquer les choses, les gens cela fait partie de mes défauts, et je ne vais plus me contenter d’être spectateur, je veux être acteur alors je frappe à la porte et le Nikon au fond de la poche, je quémande un thé, un café, je souhaite Merry Christmas, j’offre mes moelleux chocolats aux gosses tel un père Noël en avance et jamais, jamais un regard de travers, les portes se sont ouvertes béantes de gentillesses de sourires et j’ai pris un bonheur sans égal. Je n’ai jamais osé faire cela jusqu’à présent, je me sens un peu coupable, mais le résultat est tellement fort….Trop fort.
Dans une ruelle, un ampli à lampe crache les notes un peu saturées d’une guitare, et dessus une voix éraillée façon Joe Cocker, je ne vois rien, je cherche et toujours rien le son est là pourtant tout près, et puis une grande porte s’ouvre et un jeune sort il me voit et me fait entrer dans une espèce de bouge enfumée. Une dizaine de types plus ou moins âgés, une table avec des tas de flashs de rhum, vides, pleines, il fait très sombre, assis un peu à part mon guitariste et chanteur.
L’odeur qui flotte dans cet espace restreint je la connais, elle fait presque partie de la musique si ont sait la contrôler avec juste mesure. Le chanteur (Angelito) me demande si je veux écouter un morceau, bien sûr et j’en veux même plusieurs, il attaque un vieux Bon Jovi mieux que l’original, ce type à une voix extraordinaire, cassée, voilée, et il donne ses tripes quand il faut monter, j’aime ce mec. On m’offre un flash entier de rhum et un verre d’eau du robinet, j’ai le trac de cette eau et je leur fait comprendre que cela peut vraiment gâcher la fin de mon voyage, ’’No problème sir !!’’ Et me voilà avec une Pilsen fraîche à souhait pour boire avec mon rhum. Quand j’en suis à ma 5/6ème taffes d’herbes prohibées, un demi flash de rhum et 2 bières l’envie est trop forte je laisse mon ridicule aux placards et je réclame la guitare.
Elle est facile à jouer la guitare, ça glisse tout seul, ça répond au mm, j’escagasse un ’’Proud Mary’’ comme jamais je ne l’ai joué jusqu’à présent, je suis un guitariste acoustique à fond et la guitare électrifiée j’connais pas trop. Quand Angelito se lève et que tempe contre tempe on gueule ensemble dans le micro je sens que je suis adopté dans le groupe. Le rhum continue de couler à flot, la bière un peu moins on va se faire qques morceaux mais le plus fort où l’on est en osmose avec Angel 44ans c’est ’’The House of the rising sun’’ j’ai les paroles en Anglais sous les yeux et là encore nos 2 têtes collées devant le micro on hurle ce tube des Animals comme des enragés.
Le trop court moment passé avec ses gars vaut à lui seul mon voyage, inoubliable …..
Ensuite un vendeur d’huitres, je n’aurais jamais du y gouter à ces mollusques bivalves, je suis allé un quart d’heure plus tard restitué dans la mer, tout le rhum, les bières, mon repas, enfin tout ce que j’avais avalé depuis le matin.
Malgré tout avec un certain soulagement, car malade avec des huitres ce n’est pas la joie, je reviens de loin.
Aujourd’hui il m’est arrivé encore pleins de trucs mais ce serait encore au moins 2 pages de plus pour vous les raconter. De loin la journée la plus remplie en anecdotes.
Ce soir la pluie est au RDV.
Faites attention à vous.
GG