19 Nov – RDV à 8h chez le barbier à 30m de l’hôtel

Ce matin dès le pied posé sur le carrelage de mon palace, j’allume l’Asus et je pianote qques remerciements à Stéphane des Pousses cailloux, qui m’a construit un blog mieux que bien. Je vous en ai déjà un peu parlé de Steph, un bon marcheur difficile à suivre, et qui organise des marches rapides quand il le peut. Mon dernier contact avec lui c’était pour son anniversaire, et après une petite marche d’environ 15/16 kms, il a réussi à sortir de son sac qques bouteilles de champagne FRAIS et les grignotages qui vont bien avec.

J’ai apprécié ces bulles qui ont réchauffé l’atmosphère et déliées les langues.

Je ne le connais pas très bien Steph, je sais qu’il touche bien en photos et en informatique, alors je lui avais demandé si il pouvait faire suivre mes Emails au membres du club, il a accepté de suite. Le résultat c’est le lien ci-dessous.

http://sdi78.free.fr/wordpress2/

Merci de tout cœur Stephane.

Lever 7h je pianote un peu le journal, regarde si j’ai des messages.

RDV à 8h chez le barbier à 30m de l’hôtel.

Le vrai rasage avec serviette chaude pour détendre la couenne, le blaireau qui vous masse la peau de sa mousse onctueuse, et enfin le coupe choux celui avec lequel le droit à l’erreur est pénalisé de suite.

Pas droit à l’erreur
Pas droit à l’erreur

Il me gâte mon barbier j’ai droit aux lotions, aux massages de la nuque, des épaules avec coups de poings sur les biceps, la coupe des poils du nez, des sourcils, je paie mes 60 pesos (1€) et je rajoute un billet de 20, j’ai même eu un photographe.

Ensuite side-car pour la station des jeepneys qui vont vers Paoay.

Dans le jeepney ambiance locale, je distribue qques petites mandarines en parlant français et la magie opère, tout le monde rigole, même le chauffeur qui ne regarde plus la route puisqu’il tourne la tête tout le temps pour m’écouter et me regarder faire le zouave.

Avec sérieux je récite ce poème de Verlaine ’’Il pleut sur la ville’’ le seul que je connaisse entier correctement, et j’ai du mal à aller jusqu’au bout tellement ils rient, quand on connaît ce poème il ne donne pourtant pas envie de rire. Ci-dessous juste la fin:

–Quoi ! Nulle trahison, ce deuil est sans raison

–C’est bien la pire peine, de ne savoir pourquoi

–Sans amour et sans haine, mon cœur à tant de peine.

Dans les minutes qui suivent nous croisons un cortège funéraire façon New-Orléans, très grosse voiture en tête, presque tout le monde est en blanc au milieu de la rue et marche très lentement, sur de la musique jouée très forte.

Enfin après 1h de route j’arrive à Paoay pour visiter son église Ste Augustine Church.

Construite avec de gros blocs de corail maintenu par du mortier et du jus de canne à sucre, murs épais de ma taille, il faut surtout grimper tout en haut du clocher pour la vue. Je suis tout seul dans cette tour épaisse, je vois de suite que ce n’est pas entretenu et que tout est très vieux. Je monte très prudemment la centaine de marches en bois pourries et je m’aperçois qu’une marche est en travers, inutilisable, et je me promets d’y penser à la descente.

On la voit bien en montant, pas en descendant.
On la voit bien en montant, pas en descendant.
La grimpette valait le coup, la vue est géniale, je domine l’endroit, et je me pose un moment, ce peu d’efforts m’a trempé littéralement le t-shirt. Les cloches sont taguées et je me surprends à vouloir aussi graver mon passage, je sors un Bic bleu et je trace 2 G qui ne mettront pas longtemps à s’effacer.

J’ai faim, je n’ai pas pris de breakfast ce matin chez Tiffany, il n’est pas included.

Je redescends avec ma mère de sureté que l’on appelle Prudence, et bien m’en prends, j’avais oublié cette marche manquante, je reste accroché à la rambarde qques secondes pour retrouver mon équilibre et poser le pied sur la marche plus bas, il s’en ait fallut de peu, les 10 mètres restants sur le dos ne m’auraient pas vraiment arrangé.

Je trouve un petit boui-boui sympa et je commande un Pancit Canton Nouilles, œuf dur, morceaux de porc, qques légumes c’est juste relevé comme il faut c’est bon !!

Mon petit déjeuner (Pancit Canton)
Mon petit déjeuner (Pancit Canton)

Avec une bouteille d’eau et un Sprit, je paie l’équivalent d’1 € en laissant un pourboire.

Je décide de traverser ce gros village qu’est Paoay et de prendre la route qui sera devant moi pour partir au hasard vers une autre ville sans savoir comment elle s’appelle ni à quelle distance elle se trouve.

Le soleil tape très fort, et sur la route presque tous les véhicules ralentissent en me voyant dégoulinant de sueur pour me demander si je veux monter avec eux, je refuse poliment toutes ces invitations et je prends mon rythme, genre têtu, tu ne sais pas ou tu vas, mais tu y vas et tu vas y arriver tout seul, juste pour le fun. Se vider la tête, ne plus rien sentir, juste avancer, pour avancer, fini le pourquoi j’suis là, fini la misère croisée, j’avance la tête vide, la fatigue la chaleur j’m’en fou, elles deviennent mes amies et la douleur intérieure celle que l’on ne voit pas elle est partie aussi.

Ces kilomètres je ne les oublierais jamais, j’étais transporté, rien ne pouvait me rendre plus heureux que cette route devant moi et c’est vrai j’ai cherché l’épuisement, je voulais aller au bout de mon énergie, quel bonheur de ne pas pouvoir y arriver.

Je sais que le corps sécrète des drogues à certains moments pour anesthésiées les douleurs, j’ai du avoir la dose complète.

j’en connais un qui est bien nase
j’en connais un qui est bien nase

Je m’arrête enfin, j’ai du presque en courant faire une quinzaine de kilomètres sous un cagnard brûlant comme il n’existe pas chez nous, je bois d’un trait 50cl d’eau mélangée à de l’Ice-Tea. Je n’ai pas regardé l’heure, j’n’voulais pas faire un chrono, je suis bien là assis dans l’herbe.

S’il fallait qu’un jour je sois amener à me justifier de mes absences, du coût moral, sentimental, financier pourquoi pas, de ce que je fais subir à mes proches par mon absence, mon égoïsme, j’évoquerais simplement le bonheur d’une journée comme celle-ci.

Sacrée journée, la sieste va être courte la journée est bien avancée, et j’ai été bavard.

19 photos à voir sur les 80 enregistrées

Faites attention à vous

GG

  • Pas droit à l’erreur	Pas droit à l’erreur
  • Je tends le cou, j’suis fouJe tends le cou, j’suis fou
  • Je vais monter là-hautJe vais monter là-haut
  • Corail et jus de cannes à sucreCorail et jus de cannes à sucre
  • On se croirait à Burudur (Ruines Indonésiennes)On se croirait à Burudur (Ruines Indonésiennes)
  • Entrée pour les cloches, j’y vais ….Entrée pour les cloches, j’y vais ….
  • Sympa, mais je suis sonnéSympa, mais je suis sonné
  • Qui c’est ce GG ?Qui c’est ce GG ?
  • Près des cloches je ne sautille pas trop, c’est hautPrès des cloches je ne sautille pas trop, c’est haut
  • On la voit bien en montant, pas en descendant.On la voit bien en montant, pas en descendant.
  • Rizières partoutRizières partout
  • Non non !! Ce n’est pas la NormandieNon non !! Ce n’est pas la Normandie
  • Le râteau qui étale, remue le riz pour le séchageLe râteau qui étale, remue le riz pour le séchage
  • j’en connais un qui est bien nasej’en connais un qui est bien nase
  • Le goudronneurLe goudronneur
  • Des purs et durs qui refont les routesDes purs et durs qui refont les routes
  • Sèche linge dernier modèle EcoSèche linge dernier modèle Eco
  • Mon petit déjeuner (Pancit Canton)Mon petit déjeuner (Pancit Canton)
  • Chaque fleur de cette vie mérite que l’on fasse un détourChaque fleur de cette vie mérite que l’on fasse un détour

Comments (1)

Stéphanenovembre 19th, 2011 at 11 h 37 min

Merci… mais en fait, c’est toi qu’il faut remercier : tu me fais partager ton voyage et ça me plait ! :wink: Hier soir, il y avait l’AG des Pousse-Cailloux, et j’ai fait un petit sondage en discutant avec les uns et les autres, et je crois que c’est partagé !!! :-P
Prends garde à toi, surtout chez le barbier (ça me rappelle d’ailleurs le film « Mon nom est Personne » … t’as mis le doigt ? :lol: )