15 Déc – hé bien j’ai dépassé le chemin qui menait au lac Danao depuis 7kms environ

Lever 8h, 1 orange, 1 mangue toujours délicieuse, qques gorgées de ma mixture et après la douche, je suis prêt pout un départ sur le Lac Danao à 10/11 kms.

Ce petit aller retour (20/22kms) devrait m’occuper une bonne partie de la journée.

9h, le vent souffle très fort, malheureusement la pluie aussi, je décide d’attendre la fin de ce déchainement de la nature.

10h, le calme est revenu et le temps se prête à la marche, il fait très chaud mais rien à voir avec hier, j’apprends de source sûre que Inti & Râ se sont fait 2 potes Shamash & Hélios et qu’ils tapent la belote là-haut sans pour autant omettre de faire leur job et de réchauffer copieusement l’atmosphère, mais mollo, juste à 30° pas plus.

Je laisse ma clé à la jolie fille qui va faire ma chambre  et je pars d’un pas alerte.

A peine sorti de l’hôtel, un géant de 2m, 120/130kgs, crâne rasé, un sourire qui lui bouffe le visage m’accoste et me serre la main, elle disparaît dans la sienne et en ressort à moitié broyée. Heureusement c’est la main du rythme, s’il avait pris la gauche je ne passais plus un accord de guitare avant une semaine. Il me dit qu’il me connaît !! Je suis le Français installé à l’hôtel Casa-Rosa et qui marche tout le temps. Lui il est Australien et il ne veut plus partir du coin. Je suis surpris d’être autant connu ?? Il m’apprend qu’ici les nouvelles vont vite et que ma curiosité ne passe pas inaperçu et que les gens parlent énormément du Français qui mange sur le marché et qui parle avec tout le monde. C’est vrai que les touristes ici c’est comme les truffes, faut creuser pour en trouver. Il est très heureux de m’avoir rencontré et quand il reprend ma main pour la serrer une nouvelle fois je n’en mène pas large, mais il me la rend intacte et je continue ma route.

A la sortie de la ville un terrassier pas tout jeune mais toujours ce sourire et je craque, je vais à la boutique d’à côté prendre dans un frigo une Pilsen, et je lui amène, il la refuse et je ne comprends pas, alors je bois 2 gorgées et lui retends la bouteille, il la prend enfin et la vide sans respirer, il avait soif le bougre.

Ca y est je suis sur le ruban avec une bonne cadence, et immédiatement je suis trempé, rencontre avec des menuisiers, obligé d’avoir une pensée pour mon pote Pierrot que la camarde m’a pris beaucoup trop tôt, ça fait rien Pierrot t’es avec moi comme dab sur ce trip, tu commences à avoir l’habitude maintenant.

Je ne sais pas si c’est toutes ces marches répétées mais le gros GG il accuse un coup de fatigue et puis je ne le vois pas ce lac, pourtant j’avance à un bon rythme. Une grande côte je lui rentre dans le lard, elle est longue la bougrine, j’en ai marre de cette fatigue, de cette montée interminable, je resserre les sangles du sac et je me mets à courir la rage au ventre, ceux qui m’ont entendu crier ma colère ont dû me prendre pour un dément, mais j’avais besoin de cette folie, et quand j’arrive enfin au bout de cette grimpette folle, interminable, je ne suis plus qu’un déchet qui souffle comme un soufflet de forge, en cherchant du mieux à récupérer un peu d’air, mon équilibre est instable, d’ailleurs je tombe un genoux à terre vidé, nettoyé, dans la position d’être adoubé par mère nature, mais la route elle ne rend personne chevalier elle ne te donne rien, juste ce que tu viens chercher. Pour le moment ce que je cherche c’est mon souffle et quand je le retrouve c’est pour demander mon chemin à un motard qui s’est arrêté me voyant dans mon jus les yeux hagards et qui voulait m’aider. Je refuse sa selle et lui demande où je suis, hé bien j’ai dépassé le chemin qui menait au lac Danao depuis 7kms environ, je comprends mieux !!!

Demi tour et je trouve enfin ce sacré chemin sans aucun panneau, ni indication du lac, il faut connaître c’est tout… Le chemin m’emmène sur 4/5 kms à mon lac et cela valait la fatigue que je me suis donné.

J’ai forcé aujourd’hui et sous la douche à l’hôtel je sens bien les dégâts, le genou droit n’a pas trop aimé ma petite courette et il me le rappelle, je me suis plié le pouce quand je suis tombé à genoux et il me fait mal, j’espère que ce n’est rien, mon dos qui allait mieux me fait jouer un numéro de contorsionniste pour trouver la bonne position, celle qui fait le moins mal.

J’ai approché les 30kms avec certains qui comptaient double aujourd’hui, je ne le referais pas.

Faites attention à vous

GG