12 Nov – Un matin sur le marché local de Sagada
Il faut se lever tôt 5h30, je m’habille sans prendre de douche, 1 banane qui traîne, 2/3 gorgées d’eau à la bouteille qui ne quitte jamais mon chevet, mon p’tit sac à dos avec le minimum, et je suis sur la pente de 500m à 15% au moins qui mène au centre ville.
L’air est frais mais on s’en bien qu’il va faire très chaud dans très peu de temps, le paysage des montagnes tout autour est magnifique, j’ai des ailes.
A peine 6h et je suis un peu déçu le marché n’est pas encore en grande effervescence, mais je sais que cela va changer très vite.
Les bus et les Jeepneys des villages environnants commencent enfin à pointer leur museau coloré, bondés de paysans et chargés, ventrus à exploser de victuailles diverses.
Tout ce monde à peine descendu s’éparpille en courant à sa place réservée.
Il faut venir le plus tôt possible pour sentir cette ambiance qui enfle, ce bruit qui ronfle de plus en plus fort, et dans tout ce brouhaha, les senteurs, les rires, les interpellations, les regards sur ce blanc rieur avec les yeux grands ouverts qui ne sait pas ou regarder, qui gène un peu dans les allées quand on range ses paniers, que l’on monte son stand, mais jamais une remarque ici on solutionne avec des sourires.
7h c’est presque fini, presque tout le monde est installé, il y a encore qques femmes avec des paniers sur la tête qui cherchent un petit espace ou pouvoir poser leur petite récolte, mais dans l’ensemble le bruit s’est amoindri, étouffé, et c’est maintenant comme un fond de murmures.
Les premiers chalands sont arrivés, ce sont les restaurateurs qui négocient les prix, ils achètent en gros ils seront souvent livrés un peu plus tard.
C’est presque calme maintenant, je traine mes chausses lentement, je voudrais que le temps ralentisse, je vis pleinement ce moment que j’estime comme un cadeau.
Au hasard de mes pas le son des Eagles me parvient à l’oreille, j’accélère un peu pour mieux entendre ce morceau ’’Hotel California’’ qui est un peu la chanson des routards elle est universelle, elle me remémore l’époque ou l’on voulait faire l’amour pas la guerre.
Je m’assois près des enceintes pour les derniers accords, le jeune qui vend sa musique chante avec le groupe, bien sur il la connaît par cœur cette chanson !! Je l’envie de parler si bien l’anglais, c’est vraiment idiot de ma part ne pas mieux communiquer avec cette langue.
Dans une allée je rencontre la patronne de ma guesthouse et sa fille, le panier à la main elles sont étonnées de me voir et me gratifie avec un grand sourire d’un morning sir !!
Je butine de droite de gauche des sons, des expressions, des arômes, des fragrances quand on s’en donne la peine les odeurs peuvent avoir des couleurs il suffit de fermer les yeux et d’essayer de deviner, je traîne comme pour m’imprégner du décor, en faire partie mais je ne suis pas dupe, malgré tous ces sourires je reste pour la plupart d’entre eux le blanc qui a beaucoup l’argent, qui parait bien sympa dans son approche mais …
A traîner comme ça l’heure tourne et la banane avalée ce matin sur le pouce ne me suffit plus j’ai besoin d’une bricole supplémentaire avec un bon thé au lait.
Je trouve une petite échoppe ou je m’installe confortablement (photo), je sors le 10 pouces Asus et je vous écris à chaud ce que je ressens.
J’espère que ma tentative pour vous emmener un peu avec moi au marché de Sagada ne s’avère pas trop naïve, ce n’est pas facile de faire passer des émotions sur un clavier, j’y travaille.
J’ai pris qques photos du marché, mais ce n’est pas vraiment ce qui me motive, et toutes ces images ne pourront jamais restituer le ressenti du moment.
Faites attention à vous
GG
Je suis tout à fait d’accord avec cela et je comprends ce que tu veux exprimer : les marchés tarditionnels, surtout en Asie, sont superbes, plein de senteurs, de couleurs, d’animations atypiques pour nous accidentaux, d’activités très dépaysantes…. Difficile de transmettre cela avec uniquement des mots car cela manque d’un nombre significatif de dimensions d’expression !