5 Déc – les hommes sont à une table et les femmes à une autre, je n’ose pas en demander la raison…

Lever 5h, je retrouve Lee le Boss devant son breakfast, j’interroge ma boite Email dans le lobby pour lire mes messages car le signal est plus fort, donc plus rapide. Je prépare mon sac surtout en boisson pour une autre cavalcade. Lee me fait un signe de la main et me souhaite un bon trip.

6h, la grosse côte pour accéder à la route, puis 4kms pour arriver à Santander où je prends un bus qui m’emmène à Oslob 20/22kms plus loin. Oslob, un breakfast avec riz/poulet, sur ce coup là je me fais avoir, sous la couche de pané du volatile il y a beaucoup de peau, et sous la peau c’est le cou riquiqui d’un petit poulet, bof ce n’est pas grave, un café au lait (excellent) et ça fera l’affaire, 20 pesos un tiers d’€ le tout, je ne vais pas râler en plus.

Ce n’est pas la grande forme, j’ai tendance à trottiner mais je suis déterminé à revenir au plus tôt et très vite mes douleurs dans le dos encore et encore. Le coup de l’indifférence fonctionne un peu, mais la douleur n’est pas si idiote que ça, elle attaque par des angles différents et malgré une grosse motivation, elle me porte qques estocades dans les aigus dont elle a le secret et ce n’est pas triste. Je fais avec, en me promettant un autre massage pour minimiser le problème.

La pluie s’en mêle, mon premier reflexe, c’est de vouloir m’abriter, et puis à quoi bon !! Je ne transporte rien de fragile, je protège de ma serviette le p’tiot Nikon, et je prends une longue, très longue douche tiède, une fois bien trempé on s’y fait. Tiens Pepette la douleur à peur de l’eau ou elle est fatiguée de batailler, je ne la sens plus me titiller, elle n’est pas très pro comme douleur.

Des rencontres sur cette route que je commence à connaître, certains me reconnaissent et ils doivent se dire, il est vraiment fou celui là, déjà samedi il était complètement HS, mais là sous la pluie à marcher comme une locomotive, c’est sûr il a un grain. Et puis il y a tous ceux qui veulent que je m’abrite chez eux, ceux qui proposent de m’arrêter un bus pour rentrer à mon hôtel, les autres qui sourient tout simplement.

Je les ai fait largement mes 30kms aujourd’hui en à peine 6h, ils étaient méritoires, et quand défait par la fatigue je rentre à l’hôtel j’entends la cloche qui sonne. Ce n’est pas possible, je ne suis pas en état de me mettre à table, j’essaie de passer discrètement pour aller à ma chambre cela les fait tous rire beaucoup. Il y a plus de monde que d’habitude, les femmes de tous ces plongeurs sont arrivées.

Lee me laisse poser mon sac, me rafraichir et mettre d’autres vêtements, puis il me présente à ces dames en Coréen, elles rient beaucoup et elles lèvent le pouce c’est bon signe. Assis à côté de lui il me sert ce qu’il a envie que je goûte, tout est très bon, comme dab. Je note quand même que les hommes sont à une table et les femmes à une autre, je n’ose pas en demander la raison, d’ailleurs il y en a peut-être pas.

Tout le monde va mettre une combinaison de plongée, j’arrive à persuader Lee que je suis vraiment crevé et que je vais aller m’allonger un peu, histoire de récupérer. Grosse sieste pour récupérer, on me ramène mon guide (Le petit futé) que j’étais sûr d’avoir perdu, c’est une bonne nouvelle car j’avais noté des trucs dessus.

La cloche sonne pour le diner, d’autres Coréens et Coréennes sont arrivés, ma place est réservée, toujours la table des hommes et la table des femmes, mais Lee le Boss trône au milieu d’elles tel un pacha sur son harem.

On parle beaucoup du Français qui chante et joue de la guitare tout le temps. Bien sûr je suis sollicité et je suis obligé de donner un récital avec des chansons françaises connues, je n’ai pas trop de mal du moment que l’on chante dans la langue de Molière, ça devient du délire. Ils sont vraiment dingues de tout ce qui vient de France, pourtant la Corée c’est loin ???

Une actrice très connue chez eux est venue passer qques jours, elle approche le mètre 80, elle est vraiment très belle, et très sympa, elle me prend pour un chanteur français, j’essaie de démentir mais je laisse tomber, la soupière sans cesse renouvelée de leur breuvage à 20° me fait oublier même ma propre langue.

Il n’y a que quand je chante que je ne bégaie plus, alors j’enchaine chanson sur chanson, heureusement Bé le moine guerrier prend la relève de temps en temps.

Tous ces moments sont des perles de bonheur, du concentré de joie, d’amitié, du nectar de bonheur, j’ai quand même bourlingué un peu autour de notre planète, je connais ce genre de situation pour l’avoir déjà vécu, mais les Coréens viennent d’un autre système solaire que le nôtre, c’est sûr.

Je m’en vais mercredi matin, pour Palawan, alors demain mardi si notre astre rayonnant n’oublie pas de briller, je vais me reposer un peu en me faisant griller la couenne.

Faites attention à vous

GG