27 Nov – Vas y Coco !
Lever 7h, j’essaie de me faire propre et beau, cela devient de plus en plus difficile.
Breakfast included, riz, 2 sardines grillées (Hé oui encore !!) œuf au plat, thé au lait.
Au fait, si je vous embête avec les photos de mes agapes culinaires, vous pouvez m’écrire votre mécontentement, je vous promets d’en tenir compte.
Hier soir dans ma petite virée semi-nocturne sous une pluie d’enfer, j’ai trouvé un hôtel à 300m du mien 2 fois moins cher avec des prestations identiques sauf pour le p’tit déj, j’y ai réservé les 2 prochaines nuits. Après mon deuxième thé, je vais ranger mes affaires et je fonce m’installer dans mon nouveau logement, pour en repartir aussitôt à pied tout au Nord de la ville.
Il y a un village de squatteurs qui ont construit leurs huttes sur des pilotis au bord de la Mer des Philippines, le guide dit qu’il mérite le détour que personne ne fait. Dès que je vois l’entrée de ce petit ghetto, tout de suite je sens que je vais me plaire. Les gens sont étonnés de me voir entrer partout dans ces ruelles étroites, je copine avec des locaux qui sont en train de préparer les coqs pour un combat.
J’offre ma tournée de bière à tout le monde et quand le combat commence; je mise 1$ sur un volatile qui me parait plus costaud que l’autre, je l’appelle Coco et je lui souffle à l’oreille de me faire gagner un peu de sous.
Le combat commence et tout le monde crie avec moi ’’Vas y Coco’’ ils sont bien sympas tous, mais Coco prends une dérouillée dans la minute qui suit, les 2 pattes en l’air la moitié de la tête en charpie il a une sale tronche Coco, pourtant il se relève et reprends une autre raclée illico, le combat s’arrête et je pense que Coco va finir dans la Cocotte ce soir.
Un moment inoubliable avec ces pêcheurs, la patronne de la petite gargote une femme très âgée voyant que je fais tourner son commerce me trouve à son gout, elle m’embrasse le front, les mains, les joues dès qu’elle le peut et me prend pour un riche Allemand, quand j’arrive à lui faire comprendre que je suis Français c’est pire, j’arrive avec du mal à m’en débarrasser gentiment sous les rires d’une cinquantaine de locaux pleurant de rires.
Je quitte cet endroit avec des images, des sensations qui se bousculent, et dire que si cet avion n’avait pas été retardé j’aurais raté ce moment formidable.
Je saute dans un jeepney pour Daraga, depuis qques temps je maitrise assez bien les jeepneys, il suffit de regarder les destinations écrites sur leurs flancs et on arrive le plus souvent à bon port, de plus les chauffeurs sont tous vraiment de braves types.
A Daraga en bout de ville, une église romane & baroque construite en 1773 qui se mérite, avec une pente à 20% qui permet de s’élever assez haut pour dominer le paysage.
Le voilà ce mont Mayon dans toute sa splendeur.
J’assiste un peu à la messe dans cette église pleine à craquer, et dans le sermon que fait le prêtre, j’arrive à saisir ’’Il n’y a pas de mot de passe pour accéder à Dieu’’ je redescends me perdre dans cette petite ville, en méditant un peu sur cette phrase.
Des tas de guitares dans un petit magasin !! J’entre et bien sur j’en prends une qui me parait bien faite, et miracle elle est accordée ??
Sur l’invitation de la vendeuse je m’asseye et je commence à me faire plaisir avec un intro de blues, un homme assez corpulent arrive avec une guitare à la main et me demande de jouer qque chose, je repars sur un intro blues et j’essaie de fignoler les 3 accords de base Mi7/La7/Si7, il commence à jouer avec moi et c’est l’improvisation de ma vie, il me porte à chanter et je dérive sur mon What d’I say que je commence à chanter en anglais genre yaourt. Les solos de ce bonhomme sont hallucinants, déments, ça dure 10 minutes, la boutique est pleine et dehors on se bouscule pour voir, entendre le Français essayer de sortir qques notes avec sûrement un des meilleurs joueurs de cette planète. A la fin de cet impro, je me lève et lui serre la main, les mots que je voudrais dire ne viennent pas, il me prend dans ses bras et me fait l’accolade, il me regarde droit dans les yeux et me tend le pouce en l’air, tout est dit, la musique devrait être le langage des hommes. Là j’ai en pris pour mon grade, quelle leçon !! Un moment unique que je ne pourrais jamais oublier, c’était magique …
Encore sous le choc je m’engouffre dans un petit marché couvert pour me trouver des petites serviettes que je perds régulièrement. C’est principalement des fripes qui se vendent sur les étals, je trouve mon bonheur et j’achète une verte et une rose pour 1$.
- La première en partant de la gauche, j’ai fait ce que j’ai pu pour la rendre heureuse. La première en partant de la droite, n’est pas à vendre. C’est un vrai bijou, un monstre de sonorités magiques. Elle appartient à mon joueur, c’est toute sa fortune. Il est riche cet homme, bien plus riche que moi
Une journée aussi bien remplie que celle-ci, j’en redemande.
J’essaie avec toute ma volonté de vous faire partager ces moments avec moi, surtout égoïstement pour me sentir moins seul, car la solitude cette prostituée notoire est bien présente je vous l’assure, et je ne fais pas la route pour elle, mais tous les jours elle m’enveloppe de ses tentacules qui me serrent quelquefois un peu trop.
J’espère que j’arrive, si ce n’est avec mes écrits, mais tout du moins avec mes photos à partager avec vous ces moments forts qui font pétiller les bulles du chemin que j’ai choisi. Provoquer l’évènement, aller au devant de ceux que l’on ne connaît pas, ouvrir certaines portes fermées depuis trop longtemps, prendre le temps simplement de répondre mille fois à des sourires, mille fois à des bonjours, se sentir bien dans sa peau, se fondre dans le paysage, partager sa joie de vivre, être conscient que l’on est millionnaire quand on a la santé et que cette fortune, il faut la dépenser car elle ne dure qu’un temps.
Oui les amis sur la route je suis un millionnaire qui investit dans les émotions ressenties.
Faites attention à vous
GG
En ce qui me concerne, et comme je te l’ai déjà dit, la Bouffe Asiatique, j’a-do-re… donc tu peux continuer à décrier ce que tu manges, moi ça m’intéresse !


mais dis nous donc d’ailleurs, le coq, t’en as eu un bout ? et la mamie, tu ne l’as pas mangé aussi ?
Non sérieusement, avoir assisté à un combat de coq, effectivement il ne fallait pas manquer cela; tes photos dans le marché sont superbes; et le moment dans le magasin de guitare, tout simplement grandiose !…
Portes toi bien !